21 juin 2018
Ce matin, un long trajet en bus nous attend. Nous quittons Makassar pour Rantapao, capitale du pays Toraja, une des étapes phares de notre voyage. Perdu dans un paysage de montagne et de rizière, c'est assurément l'un des plus beaux endroits d'Indonésie. Son environnement exceptionnel, son style architectural remarquable, sa culture animiste et ses rites funéraires ancestraux font de Tana Toraja une destination incontournable à Sulawesi pour tout voyageur en quête d'exotisme.
Notre bus au départ de Makassar |
Le départ prévu à 8h00 n'intervient qu'à 9h15, un voyageur manquait à l'appel...nous l'avons attendu.
Nous voyageons dans un bus climatisé particulièrement spacieux, fauteuils larges et confortables équipés de reposes-jambes escamotables. Il est possible de s'allonger, de plus des oreillers et des couvertures sont disponibles à la demande. Le grand luxe! Qui plus est, nous ne sommes que 9 passagers pour 25 places.
En route pour 320 kilomètres |
Huit à neuf heures de trajet annoncés, pour 320 km, mais pas le temps de s'ennuyer tant les contrées parcourues sont superbes et d'une très grande variété. Paysages marins, rizières verdoyantes, forêts, montagnes se succèdent au fil des kilomètres.
Les cascades Air Terjung Bantimurung, les grottes de Gua Leang Leang, réputées pour leurs peintures rupestres, constituent d'autres attractions majeures de ce parc national. Diverses espèces rares et endémiques de papillons, d'oiseaux et d'insectes ont, elles aussi, élu domicile en ce lieu jadis exploré par le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace.
Nous empruntons d'abord la route trans-Sulawesi reliant Makassar à Pare-Pare. Cette route, qui parcoure la plaine côtière du sud, longe le détroit de Makassar et traverse de nombreux villages Bugi. De coquettes maisons, sur pilotis, aux couleurs vives s’alignent tout au long de notre chemin. Elles ont de jolis balcons et des toits, de tôle ondulée, dont la charpente s'entrecroise sur la façade formant deux cornes, hommage au buffle et symbole de bonheur et de fertilité. D'innombrables mosquées, toutes plus colorées les unes que les autres, défilent elles aussi.
Le peuple Bugi habitent majoritairement le sud-ouest de Sulawasi, mais une diaspora de 7 millions d'individus est également répartis dans tout le Sud-est asiatique. Peuple de marins légendaires aux traditions vieilles de plusieurs siècles, les Bugi sont encore nombreux à vivre dans des villes portuaires du détroit, transportant des denrées, dans tout l'archipel indonésien, sur de célèbres goélettes en bois, les pinisi. Toutefois, comme leurs ancêtres des origines, ils sont, aujourd'hui, majoritairement redevenus des agriculteurs et cultivent le riz sur les basses plaines au nord et à l'est de de Makassar.
Après Maros, la plaine côtière se fait plus étroite et la chaine montagneuse se rapproche de la route.
C'est ainsi qu'à une cinquantaine de kilomètres au nord de Makassar, nous apercevons les hautes et abruptes formations karstiques de Karst Maros Pangkep localisées dans le parc national de Bantimurung-Bulusaraung. Couvrant une superficie de 43 750 hectares, Karst Maros Pangkep constitue le deuxième plus grand paysage karstique au monde après le South China Karts Park situé dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine. Le Karst de Maros Pangkep est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001.Le peuple Bugi habitent majoritairement le sud-ouest de Sulawasi, mais une diaspora de 7 millions d'individus est également répartis dans tout le Sud-est asiatique. Peuple de marins légendaires aux traditions vieilles de plusieurs siècles, les Bugi sont encore nombreux à vivre dans des villes portuaires du détroit, transportant des denrées, dans tout l'archipel indonésien, sur de célèbres goélettes en bois, les pinisi. Toutefois, comme leurs ancêtres des origines, ils sont, aujourd'hui, majoritairement redevenus des agriculteurs et cultivent le riz sur les basses plaines au nord et à l'est de de Makassar.
Après Maros, la plaine côtière se fait plus étroite et la chaine montagneuse se rapproche de la route.
Les cascades Air Terjung Bantimurung, les grottes de Gua Leang Leang, réputées pour leurs peintures rupestres, constituent d'autres attractions majeures de ce parc national. Diverses espèces rares et endémiques de papillons, d'oiseaux et d'insectes ont, elles aussi, élu domicile en ce lieu jadis exploré par le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace.
Nous effectuons très régulièrement des haltes. Ainsi, lors d'une pause dans un rumah makan, restaurant, de Mandalle, il nous est loisible de faire quelques pas en bord de mer.
Dès lors, et jusqu'à Pare Pare, nous suivons le rivage. La lumière du matin rend cette partie du trajet absolument splendide.
Dès lors, et jusqu'à Pare Pare, nous suivons le rivage. La lumière du matin rend cette partie du trajet absolument splendide.
Habitat traditionnel en Pays Bugi et rizières |
![]() |
Karst Maros Pangkep |
Le détroit de Makassar à proximité de Mandalle |
Maison typique de Sulawesi du Sud |
Pare-Pare, rives de la rivière Tonrangeng |
Habitat traditionnel en Pays Bugi |
Habitat traditionnel en Pays Bugi |
A Pare-Pare, un des ports importants de Sulawesi, nous sommes pratiquement à mi-chemin. Au nord de la ville, nous quittons le littoral et commençons à prendre de l'altitude pour atteindre les hauts plateaux. Un panorama grandiose se dévoile alors sur toute la baie. La route sinueuse, souvent étroite mais presque toujours en bon état s’enfonce à l'intérieur des terres dans un environnement de collines herbeuses avant de retrouver une zone de plaines. Au loin, on commence à apercevoir les montagnes du pays Toraja que domine Bulu Rantemario, le Mont Latimojong, qui du haut de ses 3478 mètres constitue le point culminant de Sulawesi.
A Kabere, on rejoint la rivière Sa'dan puis à partir d'Enrekang le relief se fait plus escarpé et les lacets plus serrés. Nous continuons au coeur d’une nature dense, intacte et tropicale. Autour de nous la forêt domine. Le paysage se fait rapidement plus sauvage. Les montagnes, couvertes d'une végétation exubérante, nous dévoile ses pitons karstiques dénudés et ses gorges sans fond où coulent des torrents impétueux. Nous apercevons le Pic Bambapuang (1157 mètres) et la silhouette du Mont Nona, Buntu Kabobong (1580 mètres), séparés par le canyon la rivière Mata Allo. Dans la tradition commune des Toraja et des Duri, le Pic Bambapuang serait le vestige du grand escalier par lequel les premiers hommes descendirent sur terre. Chaque sortie de virage nous réserve une nouvelle surprise. La beauté des panoramas et des points de vue vertigineux qui s’étendent le long de cette route, qui longe le canyon la rivière Mata Allo, est une source de bonheur inépuisable. Nous sommes littéralement sous le charme de ce fabuleux décor naturel.
A Kabere, on rejoint la rivière Sa'dan puis à partir d'Enrekang le relief se fait plus escarpé et les lacets plus serrés. Nous continuons au coeur d’une nature dense, intacte et tropicale. Autour de nous la forêt domine. Le paysage se fait rapidement plus sauvage. Les montagnes, couvertes d'une végétation exubérante, nous dévoile ses pitons karstiques dénudés et ses gorges sans fond où coulent des torrents impétueux. Nous apercevons le Pic Bambapuang (1157 mètres) et la silhouette du Mont Nona, Buntu Kabobong (1580 mètres), séparés par le canyon la rivière Mata Allo. Dans la tradition commune des Toraja et des Duri, le Pic Bambapuang serait le vestige du grand escalier par lequel les premiers hommes descendirent sur terre. Chaque sortie de virage nous réserve une nouvelle surprise. La beauté des panoramas et des points de vue vertigineux qui s’étendent le long de cette route, qui longe le canyon la rivière Mata Allo, est une source de bonheur inépuisable. Nous sommes littéralement sous le charme de ce fabuleux décor naturel.
Échoppe traditionnelle |
Nos nombreuses haltes au sein de villages authentiques et singuliers, comme à Kotu, sont toujours mises à profit. Ici, dans une échoppe traditionnelle ou sur le bord de la route pour faire provisions de boissons et victuailles, déguster un beignet, un salak ou tout autre fruit exotique endémique à l'île. Là,
pour soulager un besoin naturel dans les toilettes d'une mosquée. Le plus souvent, rien que pour les yeux et profiter d'un étonnant spectacle de vie villageoise.
Les visiteurs occidentaux sont rares dans ses contrées. Invariablement, nous sommes à la croisée de tous les regards et sollicités pour d’innombrables selfies mais toujours gratifiés d'un sourire et de quelques paroles bienveillantes.
Une des innombrables mosquées |
Pitons karstiques dénudés |
Montagnes et végétation luxuriante |
Tongkonan et rizières en pays Toraja |
Enfin, c'est l'arrivée au pays Toraja, nous franchissons les 1000 mètres d'altitude et dans la région de Mebali, les rizières réapparaissent. Nous entamons alors notre descente vers le bassin de Makale- Rantapao.
Immédiatement, se dressent sous nos yeux les premiers "Tongkonan", ces impressionnantes maisons traditionnelles aux toits aux formes élancées et aux façades richement travaillées.
Presque en même temps, et pour la première fois depuis le début de notre périple, le nombre des églises supplante celui des mosquées. Nous sommes
maintenant dans une enclave majoritairement chrétienne, plus de 80% des Toraja sont protestants ou catholiques, les autres étant musulmans ou animistes. Cette spécificité religieuse s'explique par la vague d'évangélisation qui a touché cette partie de île au début du XXe siècle, imposée par la "volonté civilisatrice" des colonisateurs néerlandais et facilitée par la rivalité ancestrale qui caractérise les relations entre les Toraja animistes et leurs puissants voisins Bugis musulmans.
Après 9 heures de voyage, nous atteignons Rantapao, la capitale du pays Toraja, bâtie, à 800 mètres d'altitude, au creux d’une large vallée fertile cernée de montagnes verdoyantes. Le bus fait alors le tour de la ville pour y déposer ses passagers.
Line a réservé trois nuits au Toraja Misiliana Hotel, un charmant établissement dont la configuration rappelle celle d'un village Toraja. Situé à 10 minutes du centre-ville, niché dans un parc au pied de la montagne et en face de la rivière Sa'dan, il est considéré comme l'une des meilleures adresses de la région.
Line a réservé trois nuits au Toraja Misiliana Hotel, un charmant établissement dont la configuration rappelle celle d'un village Toraja. Situé à 10 minutes du centre-ville, niché dans un parc au pied de la montagne et en face de la rivière Sa'dan, il est considéré comme l'une des meilleures adresses de la région.
Nous y arrivons à la nuit tombée, sous un déluge, mais déjà l'endroit nous séduit.
Nous sommes chaleureusement accueillis par le personnel de l'hôtel. Dans le hall d'entrée, un message de bienvenue, citant nominativement chaque nouvel arrivant, est affiché sur un panneau dédié à cet effet. Une boisson nous est offerte afin de nous faire patienter durant les formalités d'usage.
L'orage persistant, on nous remet un grand chapeau conique traditionnel pour nous protéger de la pluie. Ainsi parés, nous sommes alors conduits vers un spacieux et confortable appartement. Autre délicate attention, un courrier d'accueil personnalisé et rédigé en français, des boissons et des fruits ont été déposés sur notre table.
Nous sommes chaleureusement accueillis par le personnel de l'hôtel. Dans le hall d'entrée, un message de bienvenue, citant nominativement chaque nouvel arrivant, est affiché sur un panneau dédié à cet effet. Une boisson nous est offerte afin de nous faire patienter durant les formalités d'usage.
L'orage persistant, on nous remet un grand chapeau conique traditionnel pour nous protéger de la pluie. Ainsi parés, nous sommes alors conduits vers un spacieux et confortable appartement. Autre délicate attention, un courrier d'accueil personnalisé et rédigé en français, des boissons et des fruits ont été déposés sur notre table.
Tongkonan dans le parc du Toraja Misiliana Hotel |
Tongkonan dans le parc du Toraja Misiliana Hotel |
Alang, grenier à riz dans le parc du Toraja Misiliana Hotel |
Parée pour affronter le déluge |
![]() |
Confortablement installés au Toraja Misiliana Hotel |
Éprouvés par la fatigue, nous garderons néanmoins à jamais un souvenir grandiose des découvertes de cette journée. Confrontés à la longueur du trajet, nous avons longuement hésité avant de renoncer partiellement à la voie aérienne. Maintenant, nous nous félicitons sincèrement d'avoir, pour l'une des liaison, choisi un itinéraire terrestre tant la récompense de l'effort fut au rendez-vous.
C'est super beau, profitez bien
RépondreSupprimerOuuuuuh le plus chouette bus du monde ! Comme il a l'air spacieux. Comment se portent vos dos après ce long trajet ?
RépondreSupprimerAurore
Le dos, pas de problème le bus étant très confortable. En revanche, les 2 dernières heures nous ont semblé interminables
Supprimer