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Bali, Ubud: des artistes, des forêts, des singes et des rizières



15 juin 2018


Ubud, au coeur des rizières 


Nous quittons Sanur de bonne heure pour passer la journée à Ubud, une étape incontournable lors d'un séjour à Bali. La distance est courte, 30 km, mais le trajet interminable tant la circulation est dense et anarchique. 
Les paysages naturels idylliques de cette région de collines fertiles où se mêlent forêts luxuriantes et vertes rizières en terrasse, parsemées de temples et de sanctuaires hindous, nous subjuguent  instantanément par leur beauté
Ubud, haut lieu de spiritualité situé au centre géographique de Bali, est également sans conteste le coeur artistique et culturel de l'île. Berceau des traditions et lieu d’épanouissement des pratiques créatives balinaises, Ubud se veut la gardienne des traditions locales. 
Selon un « Lontar » (livre traditionnel en feuilles de palmier), les premières traces connues de l’histoire d’Ubud remontent au VIIIsiècle quand un prêtre venu d'Inde, Rsi Markandya, lors d'un voyage spirituel sur l'île de Java pour y répandre les enseignements de l'hindouisme, eût une vision qui le guida vers Bali. Arrivé sur la terre qui allait devenir l'île des dieuxaccompagné de quatre cents disciples, il poursuivi sa route jusqu'à un village, connu sous le nom de Campuhan, où il s’arrêta pour méditer au confluent des rivières Wos Timur et Wos Barat. La rivière dans laquelle il se baigna, s’avéra, selon la légende,  avoir des pouvoirs de guérison et fut nommée Wos, du sanscrit wosada qui signifie « santé ». L’intense énergie et la lumière qui émanaient de cet endroit, l'amenèrent à y fonder un temple qu'il baptisa Pura Gunung Lebah. 
AXVIIsiècle, le temple fût développé par un autre prêtre hindou Danghyang Nirartha, considéré comme le fondateur des pratiques religieuses et des rituels Balinais parvenus jusqu'à notre ère.
De nombreuses espèces de plantes aux vertus guérissantes poussaient sur les rives des deux rivières. En ces temps éloignés, la région devint un centre de médecine naturelle et de guérison et le lieu fut alors dénommé Ubad. Ubad, signifiant en langue balinaise lieu de guérison ou remède. Au fil du temps, le nom  Ubad a  progressivement évolué pour  devenir Ubud .
L’ère moderne d'Ubud, a, quant à elle, débuté dans les années 1930, lorsque des artistes étrangers encouragés par la famille royale d'Ubud, s’installèrent dans la ville, devenue un protectorat néerlandais en 1900.
Le peintre néerlandais Wijnand Otto Jan van Nieuwenkamp (1874-1950), fut le premier à élire domicile à Ubud. D'autres artistes européens l'imitèrent dans les années 1920 et contribuèrent ainsi à la promotion de l’art et de la culture balinaise. Les plus connus sont le peintre, musicien et cinéaste allemand Walter Spies et le portraitiste néerlandais Rudolph Bonnet qui, avec le talentueux peintre, dessinateur, sculpteur et architecte balinais I Gusti Nyoman Lempad, fondèrent en 1936, une association d'artistes dénommée "Pita Maha". Cette association, forte du  soutien du dernier roi d'Ubud, Tjokorda Gde Angung Sukawati et de son frère Tjokorda Gde Raka Sukawati,  avait pour objectif de maintenir et d'améliorer la qualité des œuvres d'art balinaises ainsi que d'en favoriser la vente en organisant des expositions hors de Bali.
Parmi les célébrités occidentales que Spies accueillit à Ubud, se trouve Charles Chaplin qui séjourna à Bali en 1932. Selon  Raphaël Millet, le réalisateur français du documentaire Chaplin in Bali, "en pleine période de doute quant à ses capacités d’adaptation au tout nouveau cinéma parlant l'artiste recherche la paix et la sérénité. L’histoire nous montrera que son passage sur l’île des Dieux aura un effet extraordinaire sur sa créativité et sa carrière cinématographique."
À partir des années 1960, le tourisme allait y connaître une expansion massive même si  les infrastructures  étaient encore très limitées.
Depuis lors, Ubud s’est développé rapidement pour devenir une destination de classe internationale.
Les nombreux musées et galeries de la ville, notamment Puri Lukisan, Antonio Blanco, Rudana, Neka, Arma Museum Agung Raï, Seniwati ou encore Rumah Lempad, invitent à découvrir la richesse  de l’art indonésien et témoignent de l'exceptionnel foisonnement artistique de la cité.


Ubud, I Gusti Nyoman Lempad, stylo et encre sur papier marouflé , histoire de Ramayana


Aujourd'hui, Ubud regorge d’artistes et d’artisans Tous les jours sans exception, les visiteurs peuvent assister à une demi-douzaine de spectacles traditionnels inspirés des cérémonies et des personnages de la mythologie hindo-balinaiseWayang Kulit (théâtre d’ombre), Kecak (chœur d’hommes en transe), Legong (ballet des nymphes) ou Barong (danse héritée des rites d’exorcisme)
Écoles de danses et de gamelans se sont multipliées tout comme les festivals de littérature ou de yoga. Ainsi, depuis 2008, le festival Balispirit, l'un des plus grands et des meilleurs festivals de yoga d'Asie qui se déroule fin mars-début avril, transforme Ubud en un véritable eldorado pour les adeptes de spiritualité du monde entier.
Ce boom touristique a profondément transformé la ville. Hier cité passible d'artistes et d'artisans, Ubud a aujourd'hui succombé aux sirènes du tourisme de masse, les magasins de luxe y jouxtent les restaurants et les hôtels de grand standing.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le charme continue d'opérer et Ubud parvient à préserver sa culture. Si le centre-ville d’Ubud, frappé par un développement touristique à outrance, est quelque peu défiguré, il ne se compose toutefois que de quelques rues. En s'en écartant, on retrouve très rapidement l’âme et le charme d'antan,  une architecture préservée et un esprit de village. Dans cet ailleurs proche, rien ne saurait empêcher les femmes de déposer leurs délicates et éphémères offrandes au temple ou au pied de l'un des nombreux  petits autels familiaux, rien ne saurait freiner les grandes manifestations rituelles, l’élan des artisans, la ferveur de spectacles…, comme l'affirme en d'autres termes Oka Anggrimawati, une célèbre danseuse de legong "Malgré sa croissance effarante, ses embouteillages, ses salons de massage et ses restaurants à l’occidentale, Ubud est resté Ubud"


Ubud, une circulation délirante


Ubud, offrande déposée sur une branche d'arbre


Si la ville d'Ubud est une étape incontournable lors d'un voyage à Bali, aucun séjour à Ubud ne serait complet sans une promenade dans la forêt sacrée des singes, enclave de fraîcheur, située dans le petit village de Padangtegal à deux minutes du centre-ville d'Ubud,
De son nom officiel Patangtegal Mandala Wisata Wenara Wanala forêt des singes est une réserve naturelle abritant, selon un comptage effectué de mars à juillet 2017, 749 macaques crabiers, répartis en 6 groupes. Chacun d'entre eux appartient à un groupe qui revendique un territoire bien précis dans cette forêt de près de 12,5 hectares et se mélange rarement aux autres. 
La forêt d'Ubud n'est pas un zoo mais le terrain de jeu favori de ces singes. Il n'y a ici ni mur ni cage, ils sont libres de la quitter pour lui préférer les rues voisines. S'ils évoluent librement dans ce havre de paixsanctifiée par les communautés locales, ces macaques sont particulièrement protégés, étroitement surveillés et soigneusement nourris par le personnel du sanctuaire.
Les singes à longue queue sont des omnivores opportunistes à prédominance frugivore. A Wenara Wana, la nourriture principale des singes est la patate douce, administrée 3 fois par jour, et combinée avec des bananes, des feuilles de papaye , du maïs, des concombres, des noix de coco et d'autres fruits locaux.
En fait, la communauté hindouiste locale vénère ces primates, convaincue qu'ils protègent des mauvais esprits la région et les trois temples édifiés au sein de ce sanctuaire forestier. Avec la vache et le serpent, le singe appartient à la trilogie des animaux les plus sacrés de l’hindouisme. A Bali, la figure d'Hanuman, le dieu-singe est omniprésente.
Petit singe, au pelage variant du brun au gris, noir pour les bébés, le macaque crabier a une taille de 40 à 60 centimètres et  pèse entre 3 à 9 kilogrammes. Le mâle est généralement plus imposant que la femelle. Le visage rosé du Macaca fascicularis, son nom scientifique, est habillé d'une moustache et d'une barbe carrée. Son crâne est surmontée d'une crête façon iroquoise. Affublé d'une queue plus longue que le corps, on le connait également sous l'appellation de macaque à longue queue ou de macaque de Buffon.
Les femelles sont majoritaires, l’autre composante de cette communauté regroupe les mâles adultes et les bébés. 


Ubud, Forêt des singes, macaques crabiers, séance d'épouillage


Dès notre arrivée dans la forêt, à l'ouverture pour éviter le flot de touristes qui se déverse sur le site un peu plus tard dans la journée, les premiers macaques sont là pour nous accueillir. Immédiatement,  nous succombons au charme des bébés et de leurs mères protectrices
On ne sait alors plus où donner de la tête, un vrai spectacle. Les petits primates arboricoles, particulièrement agiles, sont partout, se relaxant sur une rambarde, crapahutant sur ou à proximité des allées, se balançant en hauteur dans la canopée, mangeant juché sur une statue, jouant en contrebas au bord d'une rivière. Durant les deux heures trente passées dans cette forêt magique, les gestes, les cris, les invraisemblables mimiques et le toilettage de ces intrépides animaux exotiques, à la personnalité vibrante, ne cessent de nous faire rire et de nous fasciner. Quel bonheur de déambuler dans cet enchanteur écrin de verdure à observer ces petits êtres drôles, joueurs et gourmands  au sein de leur habitat naturel, à s’amuser de leur comportement et de leur vaste gamme de vocalisations. D'ailleurs, eux également nous scrutent et épient chacun de nos mouvements.
Un morceau de banane convoité, un empiétement de territoire pour rejoindre un point d'eau, un problème de hiérarchie, tout peut être objet de querelles. Embrouilles et tensions peuvent survenir à chaque instant entre clans rivaux. Mineures, elles se  règlent par des cris ou des mimiques. Ainsi, tout individu qui se risque hors de son territoire se fait ainsi immédiatement reconduire jusqu'à une frontière parfaitement identifiée par les différentes communautés mais totalement invisible à nos yeux. Certains, plus téméraires refusent d'obtempérer, vont jusqu'à la bagarre mais finissent généralement par battre en retraite, arborant de surcroît de sévères blessures corporelles


Ubud, Forêt des singes, banyan sacré et son oratoire


Ubud, Forêt des singes, famille de macaques à longue queue


Ubud, Forêt des singes, macaque crabier, toujours un œil aux aguets © Shawn Allen


Si les les singes ont la réputation d'être rusés, les macaques à longue queue ont ici élevé cette spécificité au rang de virtuosité. Aussi attachants soient-ils, nous avons pu constater, au détriment de certains visiteurs, qu'ils ont plus d'un tour en réserve.
Au fait des incroyables stratégies élaborées par ces chenapans, et donc en état d'alerte, nous prenons toutes nos précautions afin d'éviter de nous faire subtiliser nos affaires, car oui ces singes sont un peu chapardeurs.
Il est tout à fait possible d'interagir avec eux mais il convient cependant de rester vigilants car, sous leurs airs attendrissants, ils demeurent avant tout des animaux sauvages et imprévisibles qui peuvent devenir agressifs. Loin d'être effrayés par les humains, ils maraudent dans les lieux touristiques, la forêt mais aussi en ville, et attirent l'attention de leurs futures victimes. Leur objectif premier, les dépouiller habilement de quelques effets personnels.  
Ils sont à l’affût de tout ce qui bouge pour se procurer de la nourriture.  S'ils vous voient mettre les mains dans les poches ou dans votre sac alors ils vont penser que vous avez quelque chose de comestible et vont immédiatement venir à vous. 
Ils peuvent alors très rapidement bondir sur vos épaules, vous chiper vos lunettes, bracelets, montres, portables, chapeaux, casquettes avant de s'enfuir avec leur butin. En pareille circonstance, il est vivement conseillé de garder son flegme et d'éviter de récupérer à tout prix le bien dérobé. Les employés du lieu, repérables avec leur tenue verte, connaissent parfaitement les stratagèmes utilisés par ces pickpockets en herbe et régleront, à votre place, la rançon d'un fruit ou deux.
Nous assistons ainsi à quelques scènes coquasses comme le vol d'une montre ou celui d'une bouteille d'eau. L’une d’entre elles, si ce n’est la plus amusante, est la mésaventure survenue à une française. Pendant quelques minutes, une bande de macaques l'encercle, fait le show en jouant à cache-cache sous sa jupe longue quand, soudain, l'un d'entre eux décide de s'emparer du vêtement. La jeune femme tente tant bien que mal de s'y opposer mais chacun tirant de son coté, le tissus se déchire à mi-hauteur. Le macaque détale alors avec son demi-trophée, contraignant notre compatriote hilare à poursuivre sa visite en mini jupe.
Afin d'esquiver toute tentation, la plus sage des précautions reste malgré tout de ne pas apporter de nourriture, de mettre vos objets de valeur dans votre sac, de bien le fermer, de surveiller scrupuleusement vos autres objets personnels et de toujours avoir un œil sur ses petits être roublards. 
Être aussi proche de ces animaux diaboliques est un privilège et peut être une expérience unique et inoubliable tant que l'on garde à l'esprit les quelques consignes de prudence énumérées à l'entrée du parc et qu'il convient d'observer tout au long de la visite. En pénétrant dans cette forêt, nous sommes invités chez eux, au coeur de leur territoire sacré. Il est donc essentiel de respecter ce lieu de vie et ses habitants. 


Ubud, Forêt des singes, macaques crabiers, bébé et sa mère protectrice


Ubud, Forêt des singes, macaque crabier, une crête façon iroquoise


Cette forêt n'abrite pas que des hordes de singes espiègles. On y recense également plus de 186 espèces végétales dont 115 espèces d'arbres et notamment de très vieux et majestueux banyans. Lorsque les racines aériennes descendant des branches d'un banyan touchent terre, celui-ci devient sacré et chacun se doit d'honorer. Il fait alors  l'objet de diverses pratiques spirituelles. On érige ainsi à proximité un petit autel et sa base est recouverte de tissus à damier. Pour les adeptes de l'hindouisme, le banyan est l'arbre de l'immortalité, de la fertilité et de lieu de repos du dieu Krishna. 
Cette forêt offrent également un refuge à une multitude d'oiseaux, de lézards, et d'écureuils.
Trois temples sacrés dont la construction remonterait aux alentours de 1350 y ont été édifiés: le Pura Bejile temple des bains sacrés, niché à proximité d'un cours d'eau, sert aux rituels de purification, le Pura Prajapati, dédié aux cérémonies de crémation et le Pura Dalem Agung Padangtegal. Ce dernier, le plus vaste des trois, est utilisé pour les rituels quotidiens. Aussi appelé "temple principal" ou "temple de la mort", il dégage une atmosphère d'Indiana Jones. Uniquement accessible aux fidèles, qui viennent y déposer des offrandes colorées et prier leurs dieux, on ne l'aperçoit que derrière ses grilles. 
Comme il est de tradition à Bali, de nombreuses statues, certaines recouvertes de mousses, dont celles de sorcières Rangda, ainsi que de nombreuses sculptures traditionnelles représentant des singes, des dragons, des monstres ornent et décorent ces temples. En s'aventurant dans le dédale de chemins et multiples escaliers, on découvre également des pierres tombales dans une clairière, des cascades et des bassins remplis d'énormes poissons rouges.
La forêt des singes d'Ubud est accessible tous les jours de 8h30 à 18h00, le droit d'entrée est de 80 000 IDR (5,15 €) pour un adulte, 60 000 IDR (3,85 €) pour un enfant.


Ubud, Forêt des singes, Pura Dalem Agung Padangtegal


Ubud, Forêt des singes, Pura Dalem Agung Padangtegal, la tour de kulku


Ubud, Forêt des singes, statue devant un arbre vénérable habillé d'un saput poleng


Ubud, Forêt des singes, macaques crabiers, la mère et l'enfant


Ubud, Forêt des singes, macaque crabier, l'heure du déjeuner


Ubud, Forêt des singes, portrait de macaque crabier, songeur


Ubud, Forêt des singes, portrait de macaque crabier, comploteur


Ubud, Forêt des singes, macaque crabier, séance de guet


Ubud, Forêt des singes, le pont des dragons


Ubud, Forêt des singes, le singe et l'enfant, moment de convivialité


Ubud, Forêt des singes, macaque crabier, flagrant délit


Ubud, Forêt des singes, macaque crabier, mission accomplie


Ubud, Forêt des singes, statue d'une famille de singes


Ubud, Forêt des singes, statues au détour d'un sentier


Ubud, statues à la sortie de la forêt des singes


Avec regret, nous quittons nos turbulents et éphémères compagnons pour partir à la découverte des emblématiques rizières en terrasse de Tegalalang, inscrites sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Elles sont situées dans la régence de Gianyar, à 10 km au nord, 20 minutes par la route, du centre-ville d’Ubud. 
Perchées à 600 mètres d'altitude sur les pentes abruptes d'une magnifique vallée, parcourues par d'innombrables canaux d’irrigation, elles sont ombragées par de nombreux cocotiers.
Depuis les terrasses supérieures, une vue panoramique à couper le souffle se dévoile nos yeux. Nous sommes incontestablement là devant l'un des plus beaux paysages de Bali mais aussi l'un des plus touristiques. Les balançoires à touristes et les nids à selfies nuisent toutefois à l’authenticité du site. Aussi, est-il fort judicieux, pour trouver plus de tranquillité, de s’éloigner de l’avenue principale qui surplombe les terrasses. Un petit sentier, fléché "trekking", permet d’accéder sur une partie de la rizière beaucoup moins peuplée mais, surtout, tellement plus naturelle... 
Sur l'île des dieux, on récolte le riz trois fois par an. Chaque rizières irriguées, appelées "sawah", (par oppposition à d'autres modes de culture, connus sous le nom de "tegalan" où les champs sont alimentés par les eaux de pluies et ne permettent qu'une récolte annuellement) est cultivé indépendamment, en fonction de l'eau que le propriétaire voisin laisse couler vers le lopin adjacent.
Lors de notre visite, les panicules de riz étaient à différents stades de maturité, donnant aux terrasses une variété de teintes surprenantes. Certaines parcelles arboraient le vert, d'autres jaunissaient tandis que le ciel et la forêt se reflétaient dans l’eau de celles déjà récoltées. Un cadre idyllique et des couleurs de toute beauté s'unissent ici pour aiguiser le regard des peintres et des photographes.
L'accès à ces rizières, officiellement ouvert de 7h00 à 18h00, est soumis à un droit d'entrée de 10 000 IDR par personne et de 5 000 IDR pour le stationnement du véhicule. 


Rizières en terrasse de Tegalagang, inscrites sur  la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco


Rizières en terrasse de Tegalagang


Rizières de Tegalagang, sanctuaire


Rizières de Tegalagang ombragées par de nombreux cocotiers

Nous nous faufilons au milieu des terrasses, que nous parcourons à notre guise, pour une ballade en direction du versant opposé, en empruntant les nombreux sentiers et escaliers qui les parcourent, passant d’un niveau à l’autre en profitant des différents points de vue. Cela nous permet également d'appréhender la subtilité des installations. Ici et là, on aperçoit des paysans s’activer dans leurs parcelles de rizières.
Arrivés au creux de la vallée, nous entamons une grimpette abrupte sur les terrasses qui nous faisaient face lors de notre arrivée sur le site. Certains sentiers s'avérant particulièrement boueux, les glissades sont de mise...d'où l’intérêt d’être correctement chaussé.
Au fil de votre visite, nous sommes arrêtés à plusieurs reprises par des habitants qui nous demandent d'effectuer un don, modeste, afin de nous autoriser à poursuivre notre chemin. 


Rizières de Tegalagang, paysanne récoltant le riz


Rizières Tegalagang, panicules riz arrivés à maturité


Rizières de Tegalagang, passerelle reliant les deux versants


Quand nous quittons les rizières, la nuit commence à tomber. Morts de soif, nous nous installons à la terrasse d'un warung et jetons notre dévolu sur de l'eau de coco. 
Devant nous, à l'aide d'un coupe-coupe, le serveur tranche la coque de chacune de nos noix.
L’eau de coco, ou jus de coco, est le liquide 
translucide naturellement contenu au coeur de la noix de coco verte et qui s’en échappe quand on la brise. Elle ne doit pas être confondue avec le lait de coco, d’un blanc immaculé et à la une texture onctueuse, qui est un extrait de la pulpe finement broyée puis pressée.
Pour recueillir l’eau de coco, la noix doit être cueillie verte, donc et immature : elles ont alors entre 6 et 7 mois d’âge, contre 12 à 14 pour celles récoltées à maturité. À ce stade, la noix de coco n’a pas encore produit toute sa pulpe, et contient donc un maximum de jus, environ un demi-litre.
On consomme cette eau directement dans la noix à l'aide d'une paille. Très peu sucrée, donc peu calorifique, elle est en revanche très désaltérante. Un vrai délice!



Après l'effort, le réconfort passe par  de l'eau de coco 

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