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Sulawesi, Île de Muna




26 juin

Aujourd'hui, destination Raha, principale ville de l'île de Muna et capitale de la régence éponyme.
Nous embarquons vers 7h00,  au port de Murhum, à bord d'un bateau "Super-jet express" d'environ 250 places. Par la voie maritime, 90' séparent Baubau de Raha, située sur la côte occidentale du détroit de Buton. Après son escale à Rahale bateau poursuit sa route jusqu'à Kendari qu'il rallie en 3h30.
L'île de Muna est essentiellement connue pour ses peintures rupestres et ses lagons.



Super jet express Baubau-Raha-Kendari

Durant tout le voyage, nous longeons les côtes de Buton et de Muna. À l'endroit le plus étroit, les deux îles ne sont distantes que de 500 mètres. Les deux rives sont bordées d’une dense forêt vierge recouvrant des reliefs abrupts sous laquelle se dessinent quelques criques aux eaux turquoises.
De superbes vues s'offrent à nous: massifs coralliens, villages traditionnels avec leurs habitations en bois sur pilotis...
L’absence de houle nous donne l'impression de naviguer sur un lac. Même si les sièges du bateau sont sont plutôt confortables, je préfère néanmoins rejoindre rapidement le grand air sur le pont arrière. Là, une légère brise me balaye agréablement le visage. A peine installé, un jeune père de famille puis un homme plus âgé m'abordent. S'engage alors une discussion dans un mélange d'Anglais et d'indonésien. Celle-ci durera quasiment tout le voyage. Nous échangeons sur nos familles et nos pays respectifs, sur les motivations de ma venue sur l'île Muna où les visites d'occidentaux sont relativement rares.


Une nouvelle et superbe rencontre


Village côtier de l'île de Buton sur le chemin de Baubau à Raha


Sur le chemin de Baubau à Raha

A Raha, le débarquement est assez épique : nous sommes pris dans une immense bousculade. Avant que le bateau ne soit totalement amarré, les passagers à destination de Kendari se ruent à bord, jouant des coudes pour accéder aux fauteuils libérés par les voyageurs descendant à Raha. La sortie du bateau nous devenant, de ce fait, quasiment impossible, nous sommes, à notre tour, contraints de forcer les passage. On nous expliquera plus tard, que sur la seconde partie du trajet, il y avait plus de réservations que de places assises disponibles.
Cette péripétie rangée au chapitre "souvenirs", arrive le moment tant attendu: Nelly, April et Zahwa nous attendent à la sortie de la gare maritime. Après un cour trajet en voiture, ce sera au tour d'Halim de nous accueillir au domicile familial.


Nelly et Halim


Zhawa, Ivon et April


Chez Nelly et Halim à Raha

Autour d'une tasse de thé et de gâteaux spécialement cuisinés par Nelly, nous avons beaucoup de choses à nous conter mutuellement. Puis, suit le temps des échanges de cadeaux. Zhawa et April, heureux de leur kit de parfaits supporters tricolores, se muent en fan de l'équipe de France de football. Espérons que la prestation de cette dernière sera à la hauteur de leur espérance ! Quant à Line, elle adopte, sur le champ, le présent de Nelly, un magnifique sarong, typique de la région de Buton.


Instant de complicité entre Nelly et Line


Nelly nous a concocté un vaste programme de visites pour la journée.
En premier lieu, nous nous rendons sur le site des grottes de Liang Kabori, ce qui, dans la langue locale signifie "grottes peintes".
Les peintures rupestres de l'île de Muna font l'objet de recherches depuis 1977. Ces grottes karstiques naturelles, sont désormais propriété et sous contrôle du gouvernement indonésien.
L'analyse de ces peintures apporte de précieuses informations sur le mode de vie et la réalité quotidienne des habitants austronésiens de l'île de Muna. A titre d'exemple, en matière de navigation, l'observation des images de bateaux nous apprennent que cinq méthodes de propulsion étaient utilisées sur l'île.
Ce site regroupe un ensemble de quatre grottes et niches, à savoir Gua Metanduno, Gua Kabori, Ceruk Idhamalanga et Ceruk Lauhu. Plusieurs centaines de dessins, peints il y a environ 5000 ans (?), y ont été recensés. Il faut toutefois signaler que les données sur la datation de ces peintures sont pour le moins contradictoires.
Des êtres humains ont ici exprimé leur créativité au moyen de fresques réalisées sur les murs et les plafonds de grottes pour décrire le mode de vie ancestral de la tribu Muna, allant des activités agricoles et  d'élevage du bétail, en passant par les scènes de chasse, de guerre et combat. 

Selon le guide, les peintures auraient été réalisées à partir de sang de gibier, d'argile et de sève de bois de type inconnu. En réalité, le mystère demeure quant aux choix des matériaux utilisés pour la coloration de ces fresques. Une chose est toutefois certaine, bien que datant de milliers d'années, les couleurs (pigments essentiellement bruns, parfois rouge  ou noirs) de ces œuvres rupestres demeurent remarquablement lumineuses. Si elles sont globalement bien conservées, ces œuvres rupestres sont malheureusement, aujourd'hui, gravement menacées, en raison de facteurs naturels (fluctuations de la température, intensité du rayonnement solaire, humidité élevée) mais aussi humains (vandalisme).

Situées dans le village de Mabolu, nous accédons à ces grottes, voisines les unes des autres, par  des petites routes étroites, défoncées et sinueuses traversant une campagne d'une remarquable beauté, qui du fait de son isolement, a su préserver un patrimoine naturel et culturel intact. 
La végétation environnante des grottes est constituée d’orangers, de cocotiers, d'anacardiers (arbre de noix de cajou), de tamariniers, de tecks, de banians, de diverses espèces de cempedak,...


Entre Raha et Gua Metanduno


Entre Raha et Gua Metanduno

Dans la grotte Metanduno, nous découvrons des dizaines de peintures sur les parois et le plafond de cette caverne. le chiffre de 316 est souvent avancés.
La hauteur sous plafond de cette cavité est au maximum de 2,9 mètres, sa largeur de 19,6 mètres et  sa profondeur légèrement supérieure à 33,1 mètres. 
Les peintures de cette grotte, d'une extraordinaire beauté, rappellent instantanément les représentations de chevaux et autres sortes de quadrupèdes qui ornent les murs des grottes de Lascaux et de Perche-Merle en France.
Cette grotte étant particulièrement sombre, les dessins ne sont pas immédiatement repérables. Il faut laisser les yeux s’habituer à la pénombre. Alors, la magie opère, plus nous pénétrons à l'intérieur de la grotte, plus les fresques deviennent visibles: grands animaux à cornes, animaux domestiques, serpents, chevaux montés, chevaliers avec des épées, bateaux remplis de passagers, représentations du soleil,...et, traces concrètes mais pas moins émouvantes des femmes et des hommes ayant occupés ces lieux, des empreintes de mains.


Gua Metanduno, Kecamatan Lohia, Muna, Sulawesi Tenggara.


Dessins préhistoriques sur les parois de la grotte de Metanduno


Dessins préhistoriques sur les parois de la grotte de Metanduno


Dessins préhistoriques sur les parois de la grotte de Metanduno


Quelques dizaines de mètres plus loin, la grotte de Gua Kabori, dont l'entrée surplombe le sol d'environ 5 mètres est accessible par un large escalier. Sa hauteur sous voûte varie entre 2 et 7 mètres. Profonde de 45,3 mètres, elle s'étire sur une largeur de 34,4 mètres.
De l’entrée au plus profond de la cavité, les dessins de chevaux, de cavaliers, de crocodiles, de chasseurs, de bateaux et de nombreux autres objets sont, comme dans la grotte voisine de Metanduno, d'une beauté saisissante. 
Dans certaines parties de la grotte, le processus de formation de stalactites et de stalagmites est toujours actif.
(Sources: https://cagarbudaya.kemdikbud.go.id)



Gua Liang Kobori,  Kecamatan Lohia, Muna, Sulawesi Tenggara.


Dessins préhistoriques sur les parois de la grotte de Gua Liang Kobori


Dessins préhistoriques sur les parois de la grotte de Gua Liang Kobori

Nous poursuivons notre route en direction du lagon de Napabale en parcourant des routes bordées ici et là de maisons traditionnelles typiques de Muna.
Les pythons sont nombreux dans cette région de Lohia et un fait divers a tout particulièrement attiré notre attention. Le 15 juin dernier, dans le village voisin de Lawela une femme de 54 ans a disparu alors qu’elle travaillait dans un potager proche de son domicile. Son fils, inquiet de ne pas la voir revenir, a alors donné l’alerte. Une paire de sandales, une torche et une machette lui appartenant ont été retrouvées près de son jardin, situé au pied d’une falaise rocheuse connue pour abriter des serpents.
Partis à sa recherche, les habitants du village ont remarqué, dans un bosquet voisin, un python de sept mètres avec le ventre bombé. « Les habitants se doutaient que le serpent avait avalé la victime et l’ont tué en lui coupant la tête », a expliqué le chef de la police locale. « Le ventre du serpent a été ouvert et le corps de la victime trouvé à l’intérieur », a-t-il ajouté. Selon lui, elle avait été avalée tête la première. (Kompas.com - 16/06/2018) 


Entre Gua Metanduno et  Napabale


Entre Gua Metanduno et  Napabale


Mosquée entre Gua Metanduno et  Napabale


Situé à proximité du village de Lohia, ce lagon aux eaux salées, entouré de collines luxuriantes, est connectée au détroit de Buton, et ses plages de sable blanc, par un tunnel naturel long de 30 mètres et large de 9 mètres. Lorsque l'eau de mer se retire, il est possible de traverser ce tunnel. En revanche, totalement submergé, il devient infranchissable à marée haute. Les pêcheurs l’empruntent fréquemment pour aller et revenir de la pêche.
A plusieurs endroits, le massif corallien, couverts d'arbres et de plantes, émergent du lagon et forment de petites îles.
C'est un endroit idéal pour la randonnée, la baignade et la plongée ou tout simplement prendre un bain de soleil. De soi-disant bateaux touristiques permettent de naviguer sur les eaux turquoises du lagon ou de traverser le tunnel. Ces bateaux sont loués par les pêcheurs qui vivent autour du lac. Le loueur du bateau devient alors votre conducteur et votre guide.


Lagon de Napabale


Vue panoramique sur le lagon de Napabale


Lagon de Napabale


Lagon de Napabale


Zhawa à Napabale

Non loin de Napabale, nous abordons Pantai Meleura dans le village de Lakarinta. Cette charmante plage aux eaux cristallines, entourée de collines calcaires recouvertes d'une végétation luxurianteoffre une vue imprenable sur le détroit de Buton. La mer y est si peu profonde qu'il est possible d’apercevoir les fonds marins recouverts de sable blanc ainsi que des poissons et un certain nombre de coraux.
En revanche, comparer ce site naturel de Meleura à Raja Ampat, en Papouasie occidentale, comme l'avance certains habitants de la région, nous semble fort exagéré.


Pantai Meleura


Pantai Meleura


Pantai Meleura, des activités nautiques pour tous


Pour rejoindre Baubau, nous parcourons des routes difficiles et cahoteuses jusqu'au sud de l'île, ce qui nous permet de poursuivre nos traversées des villages typiques où s’enchaînent sourires et gentilles invectives sur notre passage… des lieux que je n'osais même pas imaginer pouvoir retrouver quasiment intactes en programmant notre séjour. Aujourd'hui, j'ai rajeuni de quelques années.
Les kampung semblent s’étirer le long de la route vallonnée…Les maisons colorées sont séparées de la route par des barrières et un semblant de bande de gazon. Partout, le bois et le bambou sont utilisés, mêlant sa solidité et son caractère éphémère. seules les immenses paraboles installées à proximité des habitations donnent une touche de modernité.


Entre Pantai Meleura et Wamengkoli


Entre Pantai Meleura et Wamengkoli


Entre Pantai Meleura et Wamengkoli

Pour traverser le bras de mer qui sépare les îles de Buton et Muna, nous prenons place dans une grosse barque à moteur. L'installation est précaire mais la mer est calme. Le trajet ne dure qu'une quinzaine de minutes.


Notre bateau au port de Wamengkoli


Dans le bateau entre Wamengkoli et Baubau

La beauté des paysages disséminés dans tout le pays fait de l’Indonésie un paradis sur terre. Et bien, nous pouvons affirmer que des morceaux de paradis ont également atterri sur l'île de Muna.

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