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Java, Jakarta,nous y voilà!


2 juin / 3 juin 2018

A l'écart de l'aéroport, nous n'avons pas été indisposés par le bruit des décollages ou des atterrissages d'avions.
Notre chambre, spacieuse et très bien insonorisée, disposait d'un très grand lit et d'une très bonne literie. En dépit d'un endormissement laborieux, l’excitation du départ, la nuit fut néanmoins excellente. Heureusement car nous ne retrouverons un lit que dans 35 heures...
Après un copieux petit déjeuner, la dernière navette de la matinée.nous reconduit au terminal 2 C. Il est 8h30. Une chose est certaine, nous serons à l'heure, l'enregistrement des bagages ne débute qu'à 12h35, le départ étant lui prévu à 15h35.
A 16h00, avec un léger retard, notre avion, un Airbus A 380-800 de la compagnie Emirates, s'engage sur le taxiway, 5243 km nous séparent alors de Dubaï. La température extérieure est de 23°C.


Airbus A 380-800 de la compagnie Emirates

Après un magnifique survol de la région parisienne, le ciel est dégagé, et de superbes vues de Paris nous virons vers l'est en direction de Nancy puis de l'Europe centrale et orientale (Zurich, Innsbruck, Zagreb, Voliko Tarnovo)Notre altitude atteint assez rapidement près de 11 887 mètres (39000 ft), la température extérieure avoisine les - 61°C et notre vitesse de croisière se stabilise autour de 940 km/h.. Nous quittons l'Europe en franchissant la Mer Noire au nord de Burgas puis d'Istanbul. L'arrivée au dessus des côtes turques s'effectue au nord d'Eskisehir. Notre route se poursuit alors en direction de Diyarbakir, puis de l'Irak. Nous passons à l'est d'Erbil, virons au sud vers Kirkouk, contournons Bagdad par l'est avant de survoler Bassora puis Fao, situé en face de l'Iran, sur les rives du Chatt-el-Arab et à l'entrée du Golf Persique. Après un passage à proximité de Bahrein et du Qatar, nous atteignons la péninsule Arabique et Dubaï.


Plan de vol Paris-Dubaï-Jakarta

Il y alors près de 0h50 du matin (22h50 en France), et il fait 34°C, lorsque nous nous posons à l'aéroport international de Dubaï, l'un des plus grands et plus cosmopolites au monde. Près de 90 millions de passagers s'y côtoient chaque année: émiratis bien sûr mais aussi richissimes hommes d'affaires, expatriés occidentaux, touristes du monde entier ou encore travailleurs immigrés d’Asie centrale et du sud-est asiatique...


Arrivée au Terminal 3 de l'aéroport de Dubaï 

Notre correspondance pour Jakarta est programmée à 4h10. Nous disposons donc de plus de 3 heures pour arpenter le Dubaï duty free de long en large. 
Ce dernier est un immense et luxueux centre commercial, avec de nombreuses boutiques, cafés ou restaurants. Toutes les grandes marques, représentant des domaines aussi divers que ceux des vins et spiritueux, de l'or et des bijoux, des parfums et de la cosmétique, des cigares et des cigarettes, des lunettes, des montres, de la confiserie, des produits électroniques, y sont présentes. De nombreuses spécialités locales sont également proposées aux passagers en transit. Autre attraction du Dubaï duty free, sa loterie. Ainsi, pour 500 dirham (120 €), vous pouvez tenter de gagner une voiture de luxe (Porche, BMW, Mc Laren, Bentley, ...).


Dubaï duty free

Ce terminal high-tech, à la structure de verre et d'acier, est si vaste, (1869 mètres de longueur  par 91 mètres de largeur) que nous n'avons pas vu le temps passé.

C'est à l'heure prévue et à bord d'un Boeing 777-300 d'Emirats que nous poursuivons notre pérégrination vers Jakarta, distante de 6554 km. Huit heures de voyage nous séparent encore de notre Graal.
Peu après le décollage de Dubaï, la nature nous gratifie d'un magnifique lever de soleil au dessus du Golfe d'Oman. Il est 4h30, nous venons de survoler Khorfakkan.


 Lever de soleil sur le Golfe d'Oman

Après Gwadar et Karachi, une brève incursion au dessus du Pakistan précède l'entrée dans l'espace aérien Indien. Notre avion met alors le cap à l'est en direction de Bopal puis Calcuta. Nous survolons ensuite le nord du golfe du Bengale avant de traverser celui de Martaban en Birmanie entre la ville de Pégou, située à 80 km au nord-est de Rangoun, et celle de Tavoy. Puis se succèdent les espaces aériens de Thaïlande, de Malaisie et en fin d’Indonésie. Toutefois, la vue de "notre terre promise" se fera désirer jusqu'aux derniers hectomètres, tant les nuages sont épais. 


Aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, satellite du terminal 2

16h15, notre avion se pose à l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, nous sommes désormais à 11578 kilomètres de Paris mais surtout à seulement quelques dizaines de mètres de ma fille...
Dès notre débarquement, nous y découvrons un personnel avenant et efficace ainsi que des infrastructures simples mais très avenantes.
Nous récupérons assez rapidement nos bagages puis franchissons sans encombre la barrière douanière.
Tout juste arrivée par un vol en provenance de Baubau via Makassar, Ivon nous retrouve dans le hall du terminal 2. L'instant tant attendu se concrétise, après un an de séparation, nous sommes de nouveau, tous les trois  réunis. Émouvantes retrouvailles!
A peine avons nous quitté le hall climatisé de l'aérogare, que nous sommes immédiatement happés par la chaleur moite et étouffante si caractéristique de Jakarta. Un thermomètre extérieur indique 32° C et le taux d'humidité avoisine les 70%.  Bye bye la veste, hâte de chausser les sandalettes!


Après un an de séparation, nous sommes de nouveau réunis

Aujourd'hui, et pour la première fois depuis 1980, Jakarta ne se résumera pas à une courte escale dans un hall d'aéroport ou de gare, le temps de prendre un vol ou un train vers une autre destination de l'archipel. Zappé lors de mes derniers séjours en Indonésie, je vais enfin retrouver le cœur de la capitale. La dernière fois que je m'y suis endormi Ivon n'avait que quelques semaines...
C'est en taxi que nous rejoignons notre hôtel situé en plein centre de la capitale, à une dizaine de minute de marche du "Monumen Nasional", Monas,  qui domine l'immense place Merdeka.
Sans trop y croire, Ivon nous informe, qu'avec un peu de chance, on parcourra les 25 km qui séparent l’aéroport du centre ville de Jakarta en 30 ou 45 minutes mais s'empresse de préciser que, le plus souvent, il faut compter une bonne heure et demie, voir plus pour y accéder. Ce sera le cas aujourd'hui.


Monumen Nasional  (Monas)

Autoroutes surchargées, gratte-ciel, quartiers résidentiels, centres commerciaux, hypercentre flambant neuf aux immeubles à l'architecture audacieuses, c'est une cité méconnaissable que je commence à (re) découvrir. Hormis Monas, Selamat datang, les bruyants bajajde petits véhicules-taxi à trois roues, et les innombrables "kaki lima", chariots de nourriture mobiles trouvés à chaque coin de rue, tout m'est quasiment inconnu en ces premières heures. Bien que largement documenté sur la formidable croissance et les spectaculaires changements qu'a connu Jakarta depuis trois décennies, je reste médusé par le nouveau visage de la capitale que se dévoile à mes yeux au fil des kilomètres.


Kaki lima

Les classements et comparaisons des mégacities pullulent sur internet et se référent à des données très diverses. Dès lors, dénicher une source dite de référence s'apparente à vouloir résoudre la quadrature du cercle. Pourtant, on constate que Jakarta apparaît, invariablement, aux premières places dans tous les classements mondiaux.
Avec 10 millions d'âmes (31,7 millions pour la conurbation, aujourd'hui connue sous l'acronyme de Jabodetabek pour Jakarta, Bogor, Depok, Tangerang, et Bekasi)dont une majorité agglutinée dans de vastes banlieues lugubresla ville est tentaculaire et labyrinthique. Édifiée dans un milieu amphibie à l'extrémité nord-ouest de l'île de Java, traversée par 14 fleuves et rivières dont le fleuve Ciliwung, Jakarta intra muros couvre une superficie de 664 km², tandis que la mégapole s'étire un vaste territoire d'environ 6400 km², soit une superficie supérieure à celle de 60% des départements français.
Pour ce qui est de la circulation, la ville est en situation d’embouteillage quasi permanent. Une vraie fourmilière. L’inadéquation des infrastructures de transports collectifs, l’augmentation vertigineuse du nombre de voitures, la prolifération des deux-roues et leur mixité sur les mêmes voies de circulation provoquent le chaos dans l'ensemble du réseau routier de la mégalopole et rendent, au regard de nos codes occidentaux, la conduite hasardeuse. "Macet",  embouteillage en bahassa indonesia, commente d'un air désolé notre chauffeur. A moins de 20 km/h de moyenne, Ivon a tout le temps de se métamorphoser en guide touristique.
A ce jour, Jakarta est, la plus grande ville de la planète dépourvue de métro. Toutefois, cette particularité va disparaître, une liaison ferrée, souterraine et aérienne, est actuellement en construction et devrait être mise en service début 2019.  Longue de 15,7 kilomètres et desservie par 13 stations dont 6 souterraines, cette première ligne reliera le Rond-point de l'Hôtel Indonesia, au cœur de la capitale, à Lebak Bulusau sud de la ville. Une deuxième ligne devant relier Bundaran Hotel Indonesia à kampung Bandan au Nord de la ville, dans le quartier du port, est prévue pour 2024. D'autres devraient suivre. MRT Jakarta, (Moda Raya Terpadu ou Mass Rapid Transit) constituera une vraie révolution pour de nombreux habitants mais ne devrait cependant pas mettre fin aux spectaculaires bouchons sur les artères de l'une des villes les plus embouteillées au monde. Cette ligne de métro n'est, en effet, que l'un des maillons des vastes projets d'infrastructures impulsés par le Président Joko Widodo pour résoudre ce problème d’envergure auquel doit faire face l’ancienne Batavia.
(Actualisation septembre 2019: Après 6 ans de travaux, le MRT a finalement été inauguré le 24 mars 2019 et mis en service commercial le 1er avril 2019)


Jakarta a rejoint le club des villes dotées d'un métro


Jalan jenderal SudirmanWisma 46 building haut de 262 mères 


Jalan Jenderal Sudirman 


Bundaran Hotel Indonesia / Rond-point hôtel Indonesia


Monument Selamat Datang /  Bienvenue!

Avant d'atteindre notre destination, nous faisons un léger détour par Bundaran Hotel Indonesia sur Jalan Thamrin, l’une des artères les plus fréquentées et les plus importantes du centre-ville de Jakarta. Au centre de ce célèbre rond-point trône la statue "Selamat Datang", Bienvenue en indonésien.  Nous effectuons ensuite le tour de la place Merdeka pour "saluer" Monas tout illuminé.
Sur les rotules, nous arrivons à notre hôtel, City M Gambir, peu après 19h30. Par bonheur, il est situé  dans une rue particulièrement calme. dans La nuit est tombée depuis déjà une heure trente et laissera place à l'aube demain vers 6h00. 
La priorité est alors de foncer sous la douche puis d'aller dîner.
Ce soir, nous nous restaurons, pour 45 000 IDR chacun (moins de 3 €) dans un établissement qui propose de nombreux plats à base de riz ou de pâtes accompagnés de poisson, de poulet ou de canard frits ainsi que de divers ingrédients épicés. En fin de repas, nous ne restons pas, visuellement, indifférents aux desserts aux couleurs vives tel le kue lapis pelangi, gâteau arc en ciel à base de lait de coco, de farine de riz, de feuilles de pandan et de colorants alimentaires, le kue lapis pandan ou es piang ijo bubur sumsum, boisson fraîche à base de bananes plantains, farine de riz et lait de coco et sirop rouge. J’opte prudemment pour un Kolak pisang, un dessert à base de banane, de sucre de palme, de lait de coco et de feuille de pandanus. Les expériences attendront.
Traditionnellement, les indonésiens ne mangent pas de desserts tels que nous les connaissons en Europe. Tout aliment sucré est considéré comme un snack (en-cas, collations). En Indonésie, il n’y a pas de distinction majeure entre le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. En revanche, il en existe une entre ces trois temps forts et les snacks consommés en dehors des repas réguliers.


kue lapis pelangi



kue lapis pandan



Es piang ijo bubur sumsum



Kolak pisang







Surnommée « le gros durian » du nom de ce fruit asiatique à l’odeur très prononcée et tout particulièrement vénéré en Indonésie, souvent décrite comme un enfer, un monstre urbain aux conditions environnementales dégradées, une ville difficile à vivre et à aimer, Jakarta véhicule assurément une mauvaise réputation.
Pourtant, l'héritière de Batavia dispose indéniablement de sérieux atouts. Tout comme le durian, soit on l'adore, soit on la déteste. Jakarta est une ville qui se mérite. Pour qu'elle nous livre ses charmes et ses trésors cachés, il faut savoir la regarder avec curiosité. Car ceux-là existent bel et bien. Le souvenir impérissable et merveilleux de l'un et de l'autre, reste solidement accroché dans les mailles du filet de ma mémoire.
Nous y séjournerons, en début et fin de séjour, afin que Line puisse la goûter, la savourer. Je fais le vœu que comme moi elle puisse irrévocablement l'aimer.


















Commentaires

  1. Avec une telle plume, j'espère qu'à votre retour tu écriras un livre de voyage !
    Aurore

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