Pour débuter
la journée, Edi nous propose de découvrir le parc
forestier de Nurah Rai Grand, une forêt de mangroves d’une
superficie totale de 1375 hectares. Ce parc est situé à
quelques kilomètres du centre-ville de Sanur, en direction de Kuta, dans la région de Suwung Kau.
Typiquement, une mangrove est une forêt des régions tropicales et subtropicale, qui regroupent un ensemble d’arbres et d'arbustes, plus 60 à 70 espèces à travers le monde, se développant dans des zones côtières boueuses soumises au flux et au reflux des marées, à l'instar des près salés des régions tempérées.
De la préoccupation suscitée par la destruction à grande échelle des forêts de mangroves, une collaboration est née entre le Ministère des forêts de la République d’Indonésie et l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), celle-ci a permis l’acquisition et la gestion de cette forêt. Grace aux soins de spécialistes internationaux, près de 250 hectares ont été réhabilités.
Dans le cadre de ce partenariat, le centre d'information sur la mangrove (MIC) a vu le jour en 1993. Lieu de formation, de sensibilisation et d’éducation relatif à la gestion durable de l’écosystème de la forêt de mangroves, il propose diverses animations et activités: informations sur les forêts de mangroves, espace audiovisuel, aquarium avec des spécimens de la faune des mangroves, espace d'exposition, pépinière de mangroves, excursions en bateau...mais aussi et surtout une très agréable promenade circulaire d'une longueur de 2150 mètres, dont 1850 mètres sur une passerelle surélevée. Il est ainsi permis de déambuler, dans le calme et en toute
sérénité, au cœur d'une forêt inondée, passant de
l’ombre à la lumière au bon gré des rayons du soleil qui traversent la
canopée. L'un second chemin conduit jusqu'à la baie de Benoa.
Des panneaux fournissent des informations sur les différents types de palétuviers et les autres créatures vivant en ce lieu.
Des panneaux fournissent des informations sur les différents types de palétuviers et les autres créatures vivant en ce lieu.
Cette promenade ne convient cependant pas aux fauteuils roulants et aux
poussettes, les passerelles étant parfois en mauvais état, souvent inclinées,
et la nature, ne cessant de reprendre ses droits, épisodiquement transformées
en parcours d'obstacles.
L'escalade des
quelques marches permettant l'accès à la plateforme supérieure d'une tour
d'observation est récompensée par un point de vue
unique à 360° sur l'immense étendue verte de la mangrove.
Cette ceinture verte de mangroves, peu connue des touristes et merveilleusement bien préservée, permet encore de protéger naturellement la côte sud de Sanur. En effet, en limitant l’érosion côtière due à la houle, séquestrant le carbone et
servant, le cas échéant, de barrière protectrice face aux colères sporadiques de la nature, ouragans, voire aux tsunamis indique, dans une interview à l'AFP publié le 9 mai 2018 François Fromard, directeur de recherche CNRS. Dans ce dernier cas, les racines aériennes des palétuviers micro diffuse la vague qui perd ainsi très rapidement de son énergie, jouant ainsi le rôle d'un brise lame naturel.
Malheureusement, les mangroves sont l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète. Parmi les multiples causes et de façon non exhaustives, on peut notamment citer l’afflux croissant de populations sur le littoral, la construction d'infrastructures urbaines et portuaires, le déboisement et la surexploitation du bois, la surexploitation de la faune, la riziculture et l'aquaculture intensives, les pollutions industrielles et domestique ou encore le réchauffement climatique.
La plupart des scientifiques admettent pourtant aujourd'hui que les victimes du tsunami du 26 décembre 2004 auraient été moins nombreuses si les mangroves avaient été en état. Ainsi, la population de l’île de Nias (au large de Sumatra), pourtant à proximité de l’épicentre, a mieux survécu car elle se trouvait derrière la mangrove.
Au lendemain de cette catastrophe, l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont annoncé leur volonté de mettre en place des politiques de reboisement de leurs mangroves.
Qu’on ne s’y trompe pas, si, du fait des efforts louables du MIC, la réhabilitation de la mangrove a été un succès, sur la côte sud de Bali, la bataille est loin d'être gagnée. L'érosion du littoral est ici manifeste, la plage de Padang Galak, à proximité de Denpassar, est par exemple passée, en une vingtaine d'année, de 50 à 20 mètres. Jadis, une forêt de mangroves bordait abondamment les environs. Depuis ma dernière visite, celle-ci a manifestement été mise à rude épreuve, notamment par une urbanisation sauvage, d'énormes infrastructures commerciales et autoroutières .
Pénétrer
dans une mangrove donne l'impression de s'introduire dans un autre monde, un monde qui abrite une biodiversité immense et un gigantesque réservoir de ressources halieutiques, indispensables aux populations vivant à proximité de ces forêts. Lieu de nourrissage et de frayère, la mangrove sert de refuge à de nombreuses espèces, alevins et les jeunes crustacés notamment, qui finissent par migrer dans les eaux côtières voisines.
Dès les premiers pas dans cette univers amphibie, le
regard est immédiatement attiré par l'allure dégingandée des palétuviers et leurs inextricables réseaux de racines squelettiques en arcs-boutants. Ces palétuviers ressemblent à des arbres sur pilotis. Leurs racines, nées en grand nombre sur la partie inférieure et aérienne du tronc s'allongent d'abord horizontalement avant de s'infléchir vers la vase, dans laquelle elles pénètrent et cessent aussitôt de croître en formant quelques courtes branches. Le palétuvier est ainsi posé sur la vase molle, soutenu par l'ensemble de ses racines – elles ressemblent à des échasses – dont chacune, grâce à l'appareil fixateur que forment ses branches souterraines, assure un ancrage efficace. Parmi les arbres des mangroves, les échasses sont propres aux Rhizophora ou palétuviers rouges qui tiennent, d'ailleurs, dans cette forêt de bord de mer, une place prépondérante. Arbres emblématiques de la mangrove, les palétuviers sont les seuls arbres capables de résister à de très fortes contraintes environnementales : un sol vaseux, instable et pauvre en oxygène, une submersion temporaire et répétée par des eaux salées.
Des racines, nées en grand nombre sur la partie inférieure du tronc |
Autre caractéristique surprenante de ces palétuviers rouges, leur mode de germination très particulier dans le monde végétal. Ils se régénèrent par viviparité, c'est-à-dire que leurs graines se développent directement sur la plante-mère. Lorsque la racine de la jeune plantule atteint une vingtaine de centimètres, elle se détache et se fiche directement dans la vase molle à marée basse ou est entraînée par le courant à marée haute. Ce qui leur permet de trouver les conditions idéales d'ensoleillement nécessaires à leur croissance, et rendant possible l'extension de la mangrove.
Extension de la mangrove par flottaison |
En étant patient et surtout silencieux,
il est possible d'apercevoir toutes sortes d'animaux, tels que des araignées, des serpents, des lézards, des crabes, des crevettes, des écrevisses, des poissons de boue et des oiseaux dont le célèbre ibis rouge. Pour les photographier, il
faut cependant y ajouter une dose de célérité.
La mangrove et ses passerelles vues de la tour d'observation |
Racines de palétuviers |
Edi, notre guide et chauffeur, sur un chemin transformé en parcours d'obstacles |
Nous y faisons des rencontres plus ou moins inattendues :
Romantique, un couple de Taïwanais, parlant parfaitement la langue de Molière, venu au cœur de la mangrove réaliser un reportage "photos" en vue de leur mariage.
Séance photo sous les palétuviers pour ce couple de Taïwanais |
Insolite, un oratoire en plein coeur de la forêt et quasiment les pieds dans l'eau.
Oratoire au coeur de la mangrove |
Inquiétante, un reptile caché sous une passerelle. Certaines dont je tairais le nom ont très rapidement passé leur chemin...
Sepent Cerberus rynchops caché sous une passerelle |
Étonnantes, le lieu de vie des crabes des mangroves. Nous en avions observés sur des étals du marché chinois de Jakarta (Cf Jakarta, premières visites)
Creusés par les crabes, ces trous semblent désertés |
Soudain, un crabe ose une timide apparition |
La mangrove à proximité de la baie de Benoa |
C'est dans un environnement totalement différent que nous poursuivons notre escapade du jour. Edi, nous propose de découvrir "Taman Budaya Garuda Wisnu Kencana" situé dans village d'Ungasan sur la péninsule de Bukit.
Le parc "Garuda Wisnu Kencana", d'une superficie de 60 hectares au coeur d'une ancienne carrière de calcaire, a pour vocation de regrouper et préserver l'art de l'île de Bali, incluant ses aspects culturels et spirituels. Doté d'installations conçues pour accueillir des événements locaux, nationaux et internationaux, ce parc est devenu, au fil du temps, un lieu de conférences, d’expositions et de divertissement. Ainsi, le parc organise quotidiennement des spectacles de danse balinaise et projette un film d'animation de 35 minutes intitulé "Garuda Cilik Adventure".
L'incroyable monument de Garuda Wisnu Kencana, oeuvre de Nyoman Nuarta, l'un des meilleurs sculpteurs modernes d'Indonésie, a été conçue pour devenir la plus haute statue d'Indonésie et la mascotte de Bali. Il deviendra la troisième statue la plus haute du monde après le Bouddha du Temple du Printemps, haute de 153 mètres, dans le Henan, en Chine, et Laykyun Setkyar, le Bouddha Debout, de 129 mètres de hauteur au Myanmar. Son volume sera 11 fois supérieur à celui de la Statue de la Liberté à New-York.
Inachevée lors de notre visite, elle devrait être inaugurée avant la fin de l'année 2018.
Faites de cuivre, de laiton et de bronze avec une armature et un squelette en acier inoxydable, partiellement recouverte de feuilles d’or, cette gigantesque statue, d'une hauteur de 121 mètres en comptant le piédestal et d'une envergure de 65 mètres, d'un poids de 3000 tonnes et d'une superficie extérieure de 22 000 m², est constituée de trois parties. La première est la représentation de la tête et du buste de la divinité protectrice et bienveillante hindouiste Vishnu. La deuxième partie est l'oiseau mythique, monture ailée et fidèle compagnon de Vishnu. Ces deux parties sont installées sur un énorme socle en béton construit à cet effet.
La statue a été fabriquée à Bandung, mais sa taille même rendant impossible son transport à Bali, elle a été découpée en 754 modules et transportée sur des plates-formes jusqu'à l'atelier au sommet de la colline à Ungasan. Là, les modules ont été coupés en 1500 pièces plus petites pour s'adapter à la charge maximale des grues. Garuda Wisnu Kencana est censée résister à des vents allant jusqu'à 259 nœuds soit environ 480 km/h.
Visible à 20 km à la ronde, elle se veut, rien de moins que, le plus grand chef-d'œuvre du pays depuis Borobudur.
Le parc "Garuda Wisnu Kencana", d'une superficie de 60 hectares au coeur d'une ancienne carrière de calcaire, a pour vocation de regrouper et préserver l'art de l'île de Bali, incluant ses aspects culturels et spirituels. Doté d'installations conçues pour accueillir des événements locaux, nationaux et internationaux, ce parc est devenu, au fil du temps, un lieu de conférences, d’expositions et de divertissement. Ainsi, le parc organise quotidiennement des spectacles de danse balinaise et projette un film d'animation de 35 minutes intitulé "Garuda Cilik Adventure".
L'incroyable monument de Garuda Wisnu Kencana, oeuvre de Nyoman Nuarta, l'un des meilleurs sculpteurs modernes d'Indonésie, a été conçue pour devenir la plus haute statue d'Indonésie et la mascotte de Bali. Il deviendra la troisième statue la plus haute du monde après le Bouddha du Temple du Printemps, haute de 153 mètres, dans le Henan, en Chine, et Laykyun Setkyar, le Bouddha Debout, de 129 mètres de hauteur au Myanmar. Son volume sera 11 fois supérieur à celui de la Statue de la Liberté à New-York.
Inachevée lors de notre visite, elle devrait être inaugurée avant la fin de l'année 2018.
Faites de cuivre, de laiton et de bronze avec une armature et un squelette en acier inoxydable, partiellement recouverte de feuilles d’or, cette gigantesque statue, d'une hauteur de 121 mètres en comptant le piédestal et d'une envergure de 65 mètres, d'un poids de 3000 tonnes et d'une superficie extérieure de 22 000 m², est constituée de trois parties. La première est la représentation de la tête et du buste de la divinité protectrice et bienveillante hindouiste Vishnu. La deuxième partie est l'oiseau mythique, monture ailée et fidèle compagnon de Vishnu. Ces deux parties sont installées sur un énorme socle en béton construit à cet effet.
La statue a été fabriquée à Bandung, mais sa taille même rendant impossible son transport à Bali, elle a été découpée en 754 modules et transportée sur des plates-formes jusqu'à l'atelier au sommet de la colline à Ungasan. Là, les modules ont été coupés en 1500 pièces plus petites pour s'adapter à la charge maximale des grues. Garuda Wisnu Kencana est censée résister à des vents allant jusqu'à 259 nœuds soit environ 480 km/h.
Visible à 20 km à la ronde, elle se veut, rien de moins que, le plus grand chef-d'œuvre du pays depuis Borobudur.
Statue "Garuda Wisnu Kencana" |
Ses voisines, la statue de Vishnu, haute de 23 mètres et celle de mythique oiseau Garuda, haute de 18, semblent ridiculement petites.
Garuda Wisnu Kencana, la statue de Vishnu de 23 mètres |
Garuda Wisnu Kencana, le mythique oiseau Garuda |
Garuda Wisnu Kencana, sous le regard de Garuda |
Garuda Wisnu Kencana, parade d'avant spectacle |
Nous achevons notre journée au temple d'Ulawatu, un lieu magique, isolé entre ciel et mer, à la pointe sud-est de la presqu'île de Bukit, près du village de Pecatu, dans la régence de Badung.
Venus à Ulawatu pour assister à un spectacle de danse traditionnelle « kecak », nous devons y renoncer faute d'avoir réservé, nous visitons finalement ce temple hindou dédié aux esprits de la mer puis nous flânons longuement au bord de la falaise.
Le port du sarong et du senteng (ceinture de prière) sont obligatoires pour accéder dans l'enceinte du temple. On ne peut toutefois pénétrer que dans les cours destinées aux activités et aux cérémonies profanes, les sanctuaires, destinés à accueillir les dieux et les ancêtres, étant réservés aux fidèles venant prier.
Pura Luhur Uluwatu, édifié au XIe siècle par un moine Majapahit, a été reconstruit au XVIe siècle. D'apparence modeste, c'est pourtant l'un des temples les plus vénérés de Bali. Son architecture, simple et traditionnelle, en fait également l'un des plus beaux tandis que sa situation exceptionnelle, au bout d'un abrupt promontoire, en fait l'un des plus impressionnants. Juché au sommet d'une falaise qui tombe à pic dans l'océan Indien un peu plus de 70 mètres en contrebas où les vagues viennent se fracasser contre la roche, Pura Luhur Uluwatu offre de magnifiques vues sur la côte sauvage et découpées de l'île. Enchanteur, le temple d'Uluwatu dégage calme et sérénité, belvédère extraordinaire pour s'émerveiller devant un hypnotisant coucher du soleil sur l’océan Indien, l'atmosphère y devient alors mystique.
Nous nous attardons également à observer les agissements des curieux et chaleureux résidents du site, une colonie de primates ayant fait du temple et de la végétation luxuriante qui l'entoure son terrain de jeu favori.
Au temple d'Uluwatu, comme dans de nombreux sites touristiques, nous sommes, dès l’entrée, informés des risques de vol. Sauf qu’ici, les pickpockets sont des singes !
La petite forêt voisine est en effet peuplée de
centaines de macaques crabiers,
censés protéger le temple contre les mauvais esprits.
Ces singes, pas véritablement agressifs, mais toujours prêts à chaparder, ont en effet intégré le principe de la rançon et compris qu'un touriste est un potentiel pourvoyeur de bananes ou autres friandises. Mais, le plus fascinant, c'est qu'ils dérobent des objets pour ensuite les utiliser comme une monnaie d'échange afin d'obtenir de la nourriture.
Pour comprendre ce comportement inhabituel chez des animaux sauvages, une équipe de primatologues de l’université de Liège s’est rendue à Pura Uluwatu en 2010.
Ces singes, pas véritablement agressifs, mais toujours prêts à chaparder, ont en effet intégré le principe de la rançon et compris qu'un touriste est un potentiel pourvoyeur de bananes ou autres friandises. Mais, le plus fascinant, c'est qu'ils dérobent des objets pour ensuite les utiliser comme une monnaie d'échange afin d'obtenir de la nourriture.
Pour comprendre ce comportement inhabituel chez des animaux sauvages, une équipe de primatologues de l’université de Liège s’est rendue à Pura Uluwatu en 2010.
Ils ont étudié cette forme de racket et les résultats
ont été publiés en mai 2017 dans la revue scientifique Primates. Dans une interview à France Inter, Bruno Humbeeck, psychopédagogue, et professeur à l’Université de Moens en Belgique nous explique qu'il s'agit d'une adaptation au
comportement de "don-contredon" qu'ils observent chez les humains.
Falaise à proximité du temple d’Uluwatu |
![]() |
Les singes pratiquent le troc à Bali © AFP / Patrick Hochner / Biosphoto |
Sarong et senteng obligatoires |
Temple d’Uluwatu, prière des fidèles |
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Temple d’Uluwatu et son meru à 3 étages, coucher du soleil |
Temple d’Uluwatu, coucher du soleil sur l’océan Indien |
Temple d’Uluwatu, coucher du soleil sur l’océan Indien |
Temple d’Uluwatu, coucher du soleil sur l’océan Indien |
Temple d’Uluwatu, coucher du soleil sur l’océan Indien |
Temple d’Uluwatu, coucher du soleil sur l’océan Indien |
Comme c'est grandiose ! Et la taille des statues !!!
RépondreSupprimerPour la contemplation du coucher de soleil, je vous envie.
Aurore
Nous espérons vivement que, lorsque que l'heure de la retraite aura sonné pour moi également, vous viendrez nous rendre visite et goûter à votre tour les splendeurs de l'archipel.
SupprimerTu peux ramener la statut de Vishnu? Ca ferait classe devant votre maison
RépondreSupprimerTu as communiqué avec ta mère, elle a également des envies de statuts pour le jardin
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